Après une année entière de préparation est venu l’heure des grandes vacances et nos départs respectifs en camp .Nous avons toutes , en plus de notre camp Compagnon tenues à êtres chefs pour les plus jeunes , des Farfadets aux Guides , pour enfin se rejoindre toutes les 4 .

Le projet monté ,le planning crée, le budget calculé et le dossier signé ,nous sommes parties le 15 Juillet pour 6 jours à Biol en Isère, rien que nous ,afin de discuter, se poser jouer marcher et encore discuter . Des tiramisus au fruits rouges ,des grands débats , des sarouels un peu ratés et des Tèques dans l’obscurité sans balle et sans batte plus tard ,on repartait pour attaquer le véritable objectif de notre camp : une semaine à Marseille avec l’association Fraternité Bernadette .

Crée il y a 14 ans par un couple revenant de mission dans les favelas, cette association avait pour but de proposer du soutient scolaire à 3 ou 4 enfants, et permet aujourd’hui à plus de 250 habitants des cités de participer à différentes activités (soutient scolaire, cuisine, danse, musique, camp d’été).

Dans la maison la matinée est réservé à la vie spirituelle (messe, temps de réflexion etc.) tandis que l’après midi est divisée entre des travaux dans la cité, des activités avec les enfants aux pieds des immeubles et des moments de partages avec les familles.

Notre participation s’est scindée en deux parties : lors de la première à l’association nous avons repeins la façade d’un immeuble. Ceci est surtout un prétexte pour échanger et le but n’est pas d’être efficace mais de rentrer en contact avec la population.

Ensuite nous avons préparé un camp pour 7 petites filles (entre 7 et 9 ans). Elles ne dormaient pas sur place du fait des réticences de leurs parents, mais les activités étaient dans l’esprit d’un camp scout (concours cuisine, olympiades),  etc.) et nous les avons amenées chez les pirates, pour les aider à retrouver leur bateau perdu.

Avant de partir en camp nous étions surprises à l’idée d’être 5 chefs pour seulement 7 jeunes, mais finalement c’était plutôt utile car ce ne sont pas les mêmes enfants que nos petites jeannettes. Certains moments étaient plutôt difficiles, les jeunes ayant besoin de tester nos limites mais elles étaient les premières à venir demander pardon et à dire merci. Leur confiance s’est gagnée pas à pas, mais une fois obtenue elles nous le rendaient bien.

La plus grosse difficulté était sans doute de tout devoir recommencer chaque jour et de savoir que chaque soir elles retournaient dans leur quotidien, difficile et violent pour certaines.

Mais finalement ces petites ne demandaient qu’une seule chose, sortir de chez elles, jouer, avoir de l’attention, redevenir des enfants qui peuvent rêver.

Durant notre expérience à l’association beaucoup de clichés sont tombés. Bien sur la vie dans les cités n’est pas toute rose et la pauvreté est bien présente mais la cité c’est surtout un endroit plein de vie.

Aux Lauriers il y a deux faces : le 1^er jour une bouteille de verre est tombée à 10 cm de nous, sincèrement nous n’étions pas très rassurées mais de l’autre côté ce sont  des jeux, des rires, du partage …

Ce qui nous a beaucoup marqué c’est l’enthousiasme des enfants, les liens qu’on lie très rapidement avec eux, leur envie de jouer, de nous aider.

L’association c’est un esprit de groupe fédéré par la religion, la volonté d’être au service de la cité malgré les problèmes de la vie quotidienne.

Cette expérience était très enrichissante de vrai liens ce sont crée avec les jeunes et la tristesse de se quitter était partagée.

Coté pédagogique nous n’avions pas le droit à l’erreur, les filles ne nous laissaient pas de répits et nous devions nous donner toujours plus, apprendre à les écouter et respecter leur culture. Finalement elles nous apportent tellement plus !

Émotionnellement ces 2 semaines ont été fortes pour nous et même si rien ne s’est passé comme prévu à Marseille , cela nous a convaincu que le projet que nous voulions créer pour l’année prochaine , devait être en lien avec l’enfance . Affaire à suivre donc …

A bientôt !

P.S : Ouvrez l’œil , il paraitrait qu’à la suite d’une rencontre avec l’équipe nationale des Compagnons nous nous soyons fait une petite place dans l’ Azimut du mois de décembre…